" C'est le métier qui rentre. "
C'est ce qu'on dit chez nous d'un débutant dans son métier, encore un peu maladroit.
Le métier dont je vous parle, c'est celui de facteur (humain + à vélo)
Quand l'ami Vincent a eu connaissance de notre projet de voyage, il m'a presque attrapé par le bras :
- Alain, va voir la carte des courriers en attente. Il y en a un pour Paris, deux pour Lille, un pour Hambourg... Et même un pour l'Islande ! Ils sont au départ de Bretagne... Moi j'dis ça...
Passer de la théorie à la pratique, l'occasion était belle...
Le principe : aller chercher les courriers et les acheminer. C'est tout simple et tout le monde peut le faire.
Les courriers sont pris en charge et distribués par un seul et même facteur - c'est important - l'idée étant de créer ou recréer un lien. Bien entendu, des moyens de transport doux sont vivement recommandés, puisqu'il n'y a pas urgence...
Mais, contrairement à Vincent, ce ne sont pas les lettres qui font notre voyage. Nous n'en sommes pas là. Pas encore. J'ai sélectionné ceux qui partaient de Bretagne et se trouvaient à peu près sur notre route.
En mars je suis allé collecter les lettres et faire connaissance avec les épistoliers. À vélo évidemment. Béatrice aurait dû m'accompagner, mais un contretemps familial l'en a empêché.
J'ai fait la connaissance de Margot, Gaëtan, Irène, ... et mis leurs missives dans ma besace. Ce furent à chaque fois de bon moments. L'occasion d'échanger sur des sujets qui nous rapprochent, forcément.
Paris. Nous sonnons à l'interphone. Personne. Nous tentons de nous renseigner auprès du gardien. Malheureusement, Françoise ne revient que dans 3 jours. Nous sommes attendus à date fixe à Compiègne et à Lille. Il faut partir. On se résoud à mettre le courrier dans la boîte. Qu'est-il devenu ? A-t-il fait son effet ? Je le saurai peut-être un jour... Première expérience : mitigée.
Lille, quartier de Fives. Friche industrielle en cours de réhabilitation. Il y a des dessins aux fenêtres des maisons de brique : c'est une initiative des gens du quartier, pour mettre de la poésie dans le quotidien. Nous trouvons la maison de Zaï. Elle est présente mais très occupée. Nous papotons avec son amie Zoé, et revenons un peu plus tard. Nous avons pu au moins lui remettre le courrier en mains propres, comme le veut le ” protocole ". Je sais que Zaï regrette de ne pas avoir pu nous accueillir comme elle l'aurait souhaité. Les risques du métier...
Le lendemain, détour par Lys-les-Lannoy. Nous faisons la connaissance de Thaïs et de son fils Zéphyr. Assis par terre dans le jardin, nous discutons comme si on se connaissait depuis toujours. Après la tisane et la tarte aux fraises maison, il faut repartir... Merci Thaïs !
Je referme ma besace. Le prochain courrier est pour Akureyri, tout au nord de l'Islande...
En savoir plus sur l'agence des facteurs humains : c'est ici.
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