19 - Chouette, maintenant ça descend !

Pas d'Islande pour cette fois,

Le vilain coup du sort.

Les vents contraires parfois

Soufflent et sont les plus forts.

Le voyage continue, cependant,

Il sera différent.

Islande irons pas

Lundi 1/8

Nous n'irons pas en Islande.

Nous avons appelé la compagnie ce matin à Hirstshals : pas de place avant deux semaines. Ça commence à faire tard.

Ce sera pour une autre fois.

Nous avions décidé de ne pas réserver à l'avance, pour rester totalement libre de nos mouvements. C'était un pari risqué mais c'était notre choix.

Donc pas de regrets, c'est comme ça.

Ce soir, soirée régressive : burger, moules-frites, bière et banana Split... Aurions-nous quand même besoin de consolation ?

Le bout du bout

Du coup, pas la peine de rester à Hirtshals, à regarder partir un bateau qui n'est pas pour nous. Nous avons plié la tente et filé vers Skagen, profitant d'un fort vent favorable et d'une belle journée de soleil, avant la prochaine perturbation.

Skagen, c'est le bout du bout du Danemark. Ce sera finalement le point le plus au nord de notre périple.

Le site de Grenen est la " pointe du Raz ” des danois, là où deux mers se rejoignent : la mer du Nord et la Baltique. Ici, pas de rochers ni de furieux remous. C'est un banc de sable qui se termine en pointe, entre les deux mers. On y va à pied. On peut littéralement mettre un pied dans chaque mer.

Mardi 2/8

Au camping, nous avons fait la connaissance d'un jeune couple de cyclo-voyageurs suisses. Nous les avons retrouvés au musée de Skagen le lendemain, puis encore un peu plus tard dans le train. Nous bavardons. Les sujets de conversation ne manquent pas. Ils connaissaient l'émission " Passe-moi les jumelles ", et donc l'histoire du facteur humain. Comme le monde est petit !

Encore une belle rencontre grâce au vélo ! Si tous les autocrates du monde voyageaient à vélo, nous serions plus tranquilles !

Merci à Gaston Lagaffe, qui disait la même chose avec un chat : " N'empêche, si tous les dictateurs et généraux du monde avaient un chat endormi sur les genoux, je serais plus tranquille. "

Puisque nous sommes au bout du bout et que la météo va se dégrader, nous décidons de rester un peu. Skagen est une jolie petite ville où toutes les maisons sont jaunes.

Nous pensions qu'il s'agissait d'un " village d'artiste ", snob et surfait. C'est certes une ville touristique, mais c'est surtout le lieu d'un mouvement artistique danois de la fin du 19ème siècle : les peintres de Skagen, proche de l'impressionnisme français.

Le musée, que nous visitons, en fait une belle présentation : d'incroyables séries de portraits, des scènes de la vie quotidienne, des paysages... Il y a aussi quelques toiles d'impressionistes français, pour mettre en évidence les similitudes et les différences.

Les paysages et les portraits de P.S. Krøyer, surtout, tout en nuances de bleus et de jaunes, sont touchant. Le peintre reproduit magnifiquement les bleus de la mer et du ciel qui se confondent, et la lumière du soleil qui illumine les habits des personnages.

Il est midi. Le temps se gâte, le vent a tourné au sud : deux bonnes raisons d'opter pour le train. Et puis c'est l'occasion de tester les chemins de fer danois... organisés pour le transport des vélos, on s'en doute !

En fait, il y a beaucoup de vélos et pas tellement de place, mais une employée est là pour gérer l'espace et mettre les vélos en bon ordre.

Et dans le train nous retrouvons nos jeunes suisses. La conversation reprend aussitôt, au point que nous aurions pu louper l'arrêt à Frederikshavn.

Nous descendons, ils vont plus loin. Au hasard d'un prochain croisement de routes ? C'est ça, le voyage à vélo...

Cet après-midi, il pleut en continu. Alors pas de camping. Nous réservons un B&B, à 6 km de la gare. Nous les parcourons sous la pluie. Voilà tout l'effort de la journée...

Nouveau plan de vol

Cette quasi-oisiveté nous laisse le temps de réfléchir à la suite du voyage.

Nous allons " descendre " le long de la côte est du Jutland jusqu'à Aarhus, où nous devons déposer un des CV d'Alice, puis traverser en direction de Copenhague. Copenhague n'était pas au programme initialement, mais ce serait dommage de passer à coté. Même quand on n'est pas fan des villes, on ne peut quand même pas snober le paradis du vélo ! Et puis nous avons d'autres CV à déposer pour Alice.

Ensuite, nous continuerons à descendre vers Lubeck, Kiel et Hambourg (courrier...). On ne sait pas encore trop comment. Soit à vélo à travers le Danemark, soit en ferry en passant par Malmö.

Après, on retrouve le trajet initial : cap sur Schengen, puis Thionville et Vesoul, puis plein ouest en passant par Favras, Amboise et Mézeray.