21 - Capitale plate


Samedi 6/8 (suite)

Pour aller sur l'île de Sjaeland à partir d'Aarhus, il faut prendre un ferry. Le bateau (?) fait la traversée de 80km en 1h15. Ça nous fait du 64 km/h en vitesse moyenne. Effectivement, c'est écrit dessus :  Express ... Si ça va vite sur l'eau, à quai c'est pas mal non plus. La bête avale et déglutit ses 400 voitures sur 2 ponts en 15 minutes. On part à l'heure et on arrive à l'heure. Efficacité danoise.


Au terminal du ferry, la Range Rover à côté de nous a démarré son moteur une demi-heure avant l'embarquement. La peur de rater le départ, sans doute... On n'est pas tirés d'affaire, et Poutine doit bien rigoler...

Il est 17h passées lorsque nous débarquons sur la presqu'île d'Odden. Le temps d'un arrêt pour faire les courses, il est un peu tard pour envisager le prochain camping à 25 km d'ici, même vent dans le dos. 

Le Garmin m'indique un " campground " sur le petit port en contrebas, à quelques centaines de mètres. Après une belle descente à 10% (qu'il faudra remonter demain) on trouve effectivement 3 abris en bois. Ils sont déjà pris vu l'heure tardive (en plus on est samedi), mais un couple de cyclo-voyageurs danois nous propose d'installer notre tente sur un coin d'herbe juste à côté. Vue imprenable sur la mer. On se délasse au son du clapotis de l'eau sur les galets... Bonheur.

Sur le port, toilettes ultra-propres et douche chaude à volonté. Il n'y a pas de boîte pour mettre les sous, mais un automate à carte bancaire. Je paye 50 kr (7€). Pas de cuisine non plus. Pour la première fois depuis notre redépart, je dois sortir le Primus. C'est un bien petit inconvénient, pour ce prix...

Ce soir, le ciel est dégagé. La lumière descend doucement, c'est l'heure bleue. Une petite balade digestive, et dodo. Le doux petit chuintement des vagues, tout près, nous berce et nous endort...




Vue depuis notre toile de tente

Dimanche 7/8

Temps gris et froid, avec toujours ces petits grains qui cessent quand on a fini d'enfiler les vêtements de pluie.

Lundi 8/8

Nous allons vers Copenhague en suivant tant bien que mal la route 2, qui est censée nous y conduire. De temps en temps on la perd. Parfois même je soupçonne les riverains d'avoir retourné les flèches pour empêcher le passage des vélos... Mais on ne me la fait pas : j'ai la trace complète sur le GPS !

Bien entendu, plus nous approchons de la capitale et plus la circulation s'intensifie. La route 2 est maintenant une magnifique piste cyclable, profil légèrement descendant, bitume lisse et tout neuf. Malheureusement, elle longe l'autoroute et ça gâche un peu le plaisir.

Merci qui ? Merci les vélos !

Ce qui s'intensifie aussi à l'approche du centre, c'est la circulation des vélos. On entre vraiment dans une autre dimension. Toutes les voies principales comportent une piste cyclable de chaque côté, et le flux des vélos y est ininterrompu.


Nous roulons doucement et bien à droite avec nos montures chargées et malhabiles, en essayant de se faire tout petits. Les cyclistes danois, habitués, nous doublent et nous frôlent, totalement indifférents à notre malaise.

40% des déplacements à Copenhague se font à vélo. Paradoxalement, les voitures roulent vite, car le trafic est fluide. Des furieux de l'accélérateur, ici aussi il y en a. L'essence ne sera jamais assez chère...

Seul truc qui n'est pas prévu : le tourne-à-gauche. Il faut s'arrêter à droite après le carrefour, en essayant de ne pas monter sur le trottoir réservé aux piétons, tout en évitant de gêner les vélos qui vont tout droit, puis attendre que le signal passe au vert pour les piétons, puis traverser vite, avant que le signal ne repasse au rouge (c'est pas long), puis reprendre la piste. Autre solution : aller au carrefour suivant et tourner 3 fois à droite !

Je préfère la méthode française : je tends mon bras, je m'impose dans la circulation et je tourne. Ou encore la méthode vietnamienne : je tourne.

Une famille de touristes français rencontrée à Hirtshals la semaine dernière nous avait dit : " vous allez voir, à Copenhague la circulation est très fluide. Jamais d'embouteillages, même dans le centre ville, et de la place pour se garer ! Incroyable ! ". 

Merci qui ? Merci les vélos !

La copine du Manneken Pis

A l'arrivée â Copenhague, nous faisons la distribution des CV d'Alice. Lorsque nous parvenons à parler au manager, le contact est très bon. Espérons que ça va marcher... Une des boulangeries était fermée. Nous avons confié la lettre à une habitante du quartier...

Et comme c'était juste à côté, on est quand même passé voir la p'tite sirène. C'est la copine du Manneken Pis de Bruxelles, c'est à dire un truc tout petit, perdu dans un coin, qui attire les foules et fait marcher le commerce...

Bon, allez... on la fait quand même cette photo !

All you Need to sleep

Ce soir et demain nous sommes à l'hôtel. D'expérience, nous savons que les campings des villes touristiques ne sont pas formidables : souvent chers, et par définition loin du centre. Nous logeons au " Cabinn hotel ". Comme son nom l'indique, les chambres sont petites. C'est néanmoins très confortable : all you need to sleep, dit avec raison le poster sur le mur. Séraphine et Rouletabille dorment en sécurité, dans le parking au sous-sol, avec leurs congénères. 

Le petit déjeuner est à 100 kr (13€). Pas donné mais très complet. On s'est goinfré au point de sauter le repas du midi... Bon plan !

Mardi 9/8

Quoi faire à Copenhague ? Plein de choses. C'est une jolie ville très plate et plutôt attachante. Beaucoup de beaux bâtiments prestigieux, des palais, des châteaux, des musées, des jardins, des perspectives, des canaux... Une capitale, quoi. S'y promener en vélo est en soi une expérience, surtout à l'heure de sortie des bureaux ! On repère vite les danois,  habitués, sûrs d'eux et déterminés, et les touristes patauds qui viennent de louer leur vélo à la réception de l'hôtel.






Autre ambiance

Et dans la ville, un endroit à part, une ville dans la ville : le quartier Christiania. C'est une ancienne caserne reconvertie en cité communautaire autogérée. Un endroit hors du temps, avec ses propres lois. Nous y étions déjà allés il y a quelques années. L'ambiance a changé. Beaucoup plus de touristes. Des mondes qui s'ignorent...

Il faut s'enfoncer davantage entre les vieux bâtiments tagués pour retrouver de l'authenticité. Dans la partie la plus touristique, cannabis et autres herbes odorantes sont en vente libre. Partout ça sent le pétard. On fume gratis rien qu'en se baladant. J'en avais mal à la tête à la fin. Il n'y avait pas ça la fois d'avant.





L'art et lard.

Le Statens Museum for Kunst (musée des beaux arts) nous a beaucoup plu. On y voit des collections de tableaux allant du 17ème au 21ème siècle. Les toiles ne sont pas protégées. On peut s'approcher tout près, observer la minutie du travail, l'incroyable sophistication des techniques : les clairs-obscurs, les voilages, les expressions... J'imagine l'artiste penché sur sa toile, travaillant des heures et des heures, à la bougie peut-être, soignant chaque détail. C'est émouvant.

A côté de cela les œuvres contemporaines ne me parlent pas. Des vieilles chaises alignées, des bottes de foin avec un jean troué posé dessus... Lorsqu'il y a besoin de lire toute une explication pour comprendre l'intention de l'artiste, pour moi il y a un problème.

Que restera-t-il de tout ça dans 100 ans ? L'art contemporain est comme le monde d'aujourd'hui : se faire une place, exister tout de suite, rien ne doit durer.

Mais peut-être est-ce moi qui ne comprend pas ? De la confiture à des cochons...

Heureusement, il y avait aussi quelques toiles d'Henri Matisse, et on a retrouvé aussi un " bleu " de Krøyer, le peintre de Skagen.

Et pour finir, quelques œuvres d'Emil Nolde, ce qui nous console un peu d'avoir manqué le musée qui lui est dédié, du fait de notre retour précipité en France au mois de juin.

Musée du beau vélo

Copenhague étant soi-disant la capitale mondiale du vélo, on se devait d'entrer dans un magasin de cycle. Pour nous, ça vaut bien un musée d'art moderne !

Problème : des magasins de vélo, y'en a partout ! Et même le plus modeste est mieux achalandé qu'un Decathlon moyen en France. On va au hasard chez Cycle 94, rue Nørrebro. On y est resté un bon 1/4 d'heure. Comme ça, pour rien, pour le plaisir des yeux...


Mercredi 10/8

Encore une matinée tranquille à flâner, humer l'ambiance de la ville, se prélasser dans le parc de Rosenborg...




A midi, nous retrouvons Paul (Polbec) et Sylvie, en voyage au Danemark. Nous passons un bon moment à l'ombre d'une terrasse, autour d'une bière...

Puis chacun repart de son côté.

Bye bye Copenhague !

Les aquarelles de Béatrice

Copenhague - Quartier Christiania

Copenhague - " Den Lille Havfrue "

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Commentaires

  1. Enfin du plat au royaume du vélo... ça doit faire du bien !
    Jacques

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