29 - De vallées avalées

La région que nous traversons n'est pas plate. Des sommets entre 300 et 500 mètres. Grosses collines ou petites montagnes, comme on voudra. Sur la carte, ça fait des croûtes, et il y en a partout.

Heureusement pour nous, ici les gens qui décident des itinéraires cyclables sont eux-mêmes des cyclistes ! Ils savent ce que ça fait quand ça monte... 

Alors les véloroutes sont tracées le plus souvent en suivant les vallées. Et comme il y a des rivières partout, on peut aller partout !

Réseau d'itinéraires cyclables du centre de l'Allemagne 

On se croit en montagne tout en roulant sur du quasi-plat. Il faut juste de temps en temps passer quelques petits cols quand on doit changer de vallée. C'est comme changer de Métro à Paris. 

C'est ce qui va se produire plusieurs fois au cours des prochains jours. Nous allons passer de la Fulda à l'Eder, puis de l'Eder à la Schwalm, et de la Schwalm à la Lahn, que nous suivrons jusqu'à Coblence, où elle disparaît dans le Rhin.

Vendredi 26/8

Peu de vélos sur ces routes moins prestigieuses que la Weser. Et puis c'est la fin des vacances, aussi : moins de familles et plus de retraités en VAE...

Et toujours beaucoup d'oiseaux. Cette fois, c'est un groupe de cigognes qui fait escale dans un champ tout juste labouré. Elles s'envolent lentement et gracieusement lorsque nous passons trop près, et se posent un peu plus loin. Un beau moment...

Moins de voyageurs, cela veut dire aussi moins de campings. À Schwalmstadt, il n'y a qu'une aire de camping-cars. Pas très appétissant. Ce sera donc l'hôtel. Nous visons un joli petit hôtel dans une vieille maison, au centre de la ville. On va pouvoir voir comment c'est dedans. Mais pas de chance, il est complet. 

On se dirige donc là où on ne voulait pas aller : le motel sur le bord de la nationale. Et là, grosse surprise : un établissement tout neuf, une chambre digne d'un 3 étoiles, au rez-de-chaussée avec petite terrasse privée, grande salle de bain design, et tout et tout... Pour 70 €.

Leçon : se méfier des a priori et des idées reçues...

Samedi 27/8

Je mets un peu de photos avec du ciel gris, sinon vous allez penser qu'il  fait toujours beau...



En haut d'un " col " : changement de vallée...

Dimanche 28/8

Nous faisons relâche à Buchenau, sur la rivière Lahn, un peu à l'écart de notre route.

  1. Le camping est sympathique, 
  2. il y a la jolie ville de Marbourg pas très loin, 
  3. et une gare juste à côté. 

Trois bonnes raison pour rester un peu. Demain, on ira à Marbourg en train. Nos billets à 9 € sont toujours valables !

Cela m'amène à nuancer mon jugement sur les trains allemands : Il y a des trains pour aller partout. On est bien content de les trouver, et comme ils sont tout seuls sur leur voie unique, il n'ont aucune raison d'être en retard. Les horaires sont réguliers, tout est figé une fois pour toute. Les horaires détaillés sont affichés sur de grandes feuilles. Il y a même le numéro de la voie ! Pas de surprises, tout est bien rodé et fonctionne sans anicroche. 

Contes à Marbourg

Marbourg est une jolie petite ville, avec plein de vieilles maisons et un château perché en haut un rocher.

La visite est une sorte de jeu de piste où il faut retrouver les personnages des contes de Grimm (les frères Grimm ont vécu ici). C'est très astucieux...

Cendrillon, le petit chaperon rouge, Blanche-neige... sont parmi les plus connus, mille fois repris et plus ou moins déformés... Et il y en a plein d'autres à trouver dans la ville ! 

Du coup, j'ai décidé de les relire.

Fin de la visite. Pause goûter dans une vraie Konditoreï (pâtisserie) artisanale. Elles ne sont pas si nombreuses, mais on a appris les reconnaître !






Marre des crottes de chien sur les trottoirs ?
Solution : la boitacaca !

Les bourgeois bien calés

Lundi 29/8

Nous sommes ce soir à Giessen, ville moyenne sur la rivière Lahn.

Étape obligée au Residenz hotel. Pourquoi ? Parce que c'est l'adresse que nous avions donnée chez Unterwegs pour la livraison de nos CHAISES ! Que dis-je, de nos fauteuils !

Et tout va bien : ils sont arrivés !

Vite, déballage du colis, montage et essai dans la chambre. C'est parfait ! À partir de maintenant, à nous les soirées, bien calés, au frais sous le ciel étoilé !

On s'embourgeoise !

Seulement voilà : toute solution amène son problème. Nous avons maintenant un kilo de plus dans nos sacoches, et j'entends notre petit diable qui rigole !

C'est tout à fait intolérable !

Alors vite, sans se concerter, nous nous mettons à inspecter notre barda, à la recherche des passagers clandestins, les petites choses qui n'ont pas servi... C'est à qui en éliminera le plus. On lâche du lest, telle une montgolfière en perdition...

Le carton d'emballage, vidé de son contenu, est bientôt rempli de trucs utiles mais inutilisés.

Demain en partant, passage à un bureau DHL pour l'expédition en France. Un bon kilo de gagné ! Non mais !

Et au passage : merci aux familles Kus et Launay qui réceptionnent nos colis... Rassurez-vous, c'est fini maintenant. On a vraiment raclé les fonds de sacoche. On risque même de manquer si le temps se gâte ou si la température baisse beaucoup.

Combat de routes

Mardi 30/8

Les vallées sont des voies de communication bien pratiques, mais pas seulement pour les vélos. Il y passe aussi le train et les grandes routes.

Et ce matin, c'est la bagarre. La véloroute et l'autoroute s'enchevêtrent. Il faut franchir des ponts, traverser des carrefours, contourner des échangeurs... En général, le cheminement cyclable est prévu, mais c'est souvent au prix de détours compliqués et de rampes abruptes...  

Bref : ça bouine, ça bouine ! On n'avance pas ! Et en plus, c'est pas très agréable. Si ça continue, on va prendre le train jusqu'à Coblence.

Heureusement, après Weilburg, la vallée de resserre. Plus de place pour l'autoroute. Enfin tranquilles. Le vélo a gagné !

A partir de maintenant, la rivière Lahn est pacifique et relativement sauvage. Les coteaux sont escarpés et inaccessibles, les méandres s'enchaînent. Les villages sont petits et bien cachés. Seuls quelques canots viennent troubler l'onde. Les oiseaux sont les rois. On aime...


Mercredi 31/8

Limburg : encore une jolie petite ville. On s'y arrête, attirés par cette jolie cathédrale tout en haut de son rocher.




Jeudi 1/9

Arrêt minute à Coblence. 

Nous avons fait en sorte d'y arriver en milieu de journée pour ne pas être obligés d'y faire étape. 

On a peut-être un problème avec les grandes villes...

Coblence est au confluent de trois cours d'eau : la Lahn et la Mosel, qui rejoignent le Rhin. Arrivés au bout de la rivière Lahn, on tourne à droite pour suivre le Rhin sur quelques kilomètres puis on tourne à gauche pour remonter la Mosel. 

Heureusement, la piste cyclable reste le long des berges. La ville passerait presqu'inaperçue, s'il n'y avait ces ponts, qu'il faut traverser avec moult détours, pour ne pas déranger les voitures... 

Pour passer d'une berge à l'autre, suivez le trait bleu

Leçon : En Allemagne, le vélo est respecté, mais la voiture est reine...

Nous poussons le long de la Mosel jusqu'à être certains d'avoir quitté l'orbite de la ville.

Arrêt à Alken, dans un camping pas terrible, mais au moins on est au calme.

Les minis-nous à Coblence

Le soir au camping, tant qu'il fait encore jour...

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Commentaires

  1. Bravo Beatrice tes aquarelles nous régalent auprès de la plume toujours alerte de ton compagnon . Bonne fin de voyage et bienvenue en France .

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  2. Cette lecture me passionne plus que n’importe quel thriller. Et aquarelles et photos sont un vrai régal pour nos yeux. J’aurais dû vous donner une lettre à déposer à Biebertal petit village près de Giessen.
    Bon retour en France. Continuez de profiter de cette liberté extraordinaire. Bises à tous les deux
    Danielle

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  3. Hello, c'est rigolo de vous voir avancer en live à Luxembourg !!! Polbec

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  4. C'est tjs un plaisir de vous lire, de découvrir vos photos et aquarelles, on va presque regretter que vous rentriez 😊
    Gilles et Rose Marie

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