Jeudi 8/9
A l'approche de Nancy, nous abandonnons provisoirement la Moselle. Elle part faire une grande boucle vers Toul, tandis que nous choisissons de tirer au plus court, en traversant Nancy.
L'arrivée dans la ville le long de la Meurthe est tranquille. Nous sommes rapidement dans le centre ville. On se concentre sur les incontournables : la citadelle, le parc de la pépinière, et bien sûr la place Stanislas !
Erreur de navigation
Pour sortir de la ville, je décide de pointer directement vers la Moselle, plutôt que suivre le canal de jonction Meurthe-Moselle. Funeste erreur. On a bataillé pendant plus d'1 heure entre les 4 voies, les zones commerciales, les échangeurs d'autoroute... Pour finalement retrouver ledit canal, juste avant qu'il ne rejoigne la Moselle. Mauvaise affaire.
Du coup, la ville nous laisse un mauvais souvenir. J'en suis responsable. On reviendra réparer tout ça...
Canal sec
La Moselle est plus paisible que jamais. Le courant est imperceptible. On dirait un étang... Les oiseaux, eux, ne s'en plaignent pas : canard, ouettes, et toujours ces gracieux hérons gris qui s'envolent à notre passage.
Nous roulons le long du canal latéral de la rivière. Il s'appelle maintenant canal des Vosges. un nom qui évoque verdure, vifs torrents et cascades étincelantes. Mais la réalité est toute autre : Plusieurs biefs sont à sec. Le canal n'est plus navigable. Les feux des écluses automatiques sont tous au rouge. Triste fin d'été caniculaire...
Comme une image
Vendredi 9/9
Epinal...
Quand j'étais à l'école primaire, pour 5 bons points j'avais une image. Et c'était une image d'Épinal, évidemment.
Et bien à Épinal on fabrique toujours des images, avec les machines et les techniques d'époque !
On y imprime toujours certaines vieilles séries " éducatives " et aussi des créations plus récentes, mais toujours dans le style et avec les 9 couleurs d'origine.
La visite de l'atelier est passionnante. Si vous passez par-là, ne la manquez pas.
On a revu Vesoul...
Samedi 10/9
Après Épinal, le canal des Vosges s'écarte définitivement de la Moselle et s'en va rejoindre la Saône.
L'objectif d'aujourd'hui est de rejoindre Vesoul, où nous devons retrouver nos amis Jacques et Sylvie. Une étape de 100 km nous attend.
Jacques a décidé de venir à notre rencontre. Nous le rejoindrons à mi-chemin.
Il nous faut bientôt quitter le canal des Vosges. Fini la belle piste descendant le long des écluses. Nous devons maintenant tracer à travers les collines de la Haute-Saône pour rejoindre Vesoul. Heureusement, Jacques connaît bien le pays et fait de son mieux pour nous éviter les plus grosses " croûtes ".
À l'heure du déjeuner, une bonne rincée nous prend par surprise dans le village de Vauvillers.
Au café du centre, nous commandons des cafés et demandons s'il est possible de se mettre à l'abri pour pique-niquer. Réponse du patron (je vous la fais courte) : " Non. pour pique-niquer, c'est DEHORS ! " Encore un qui a trop de clients...
100m plus loin, une librairie-papeterie-tabac-journaux. Il y a une table et une machine à café. Même requête. Réponse : " bien sûr, installez-vous ! ". Ouf ! Ne jamais désespérer...
Le grain est passé, nous repartons. Encore quelques bosses et nous arrivons sur la Saône. Nous retrouvons la V50 qui va nous conduire gentiment jusqu'à Vesoul.
Moins vite et plus de plaisir !
Dimanche 11/9
Si nous avons carburé pour rejoindre Vesoul, c'était pour pouvoir participer au " Slow up 2022 " avec nos amis.
C'est quoi un Slow up ? Un concept importé de Suisse. C'est un parcours qui va de village en village, fermé à la circulation et donc réservé à tout ce qui roule sans moteur : vélo, rollers, trottinettes, etc... Tout le circuit est interdit aux voitures. Une sacrée organisation ! Il y a plusieurs boucles plus ou moins longues, qu'on peut enchaîner. Et chaque village organise ses propres animations.
Une super fête et une super journée. 40 km de vélo seulement, mais plus fatigants que les 100 km de la veille !
Pour conclure, petit rafraîchissement " Chez la mamie. " C'est juste le nom du troquet et ça n'a rien à voir avec l'âge de la tenancière. Un lieu improbable, dans un tout petit village, avec exposition d'artistes, créations artisanales... Ça fait plaisir de voir toutes ces initiatives originales fleurir un peu partout. Il faut encourager ça !
Lundi 12/9
Déjà 4700 km au compteur. Encore plus de 500 avant d'arriver chez nous. C'est pas qu'on en aie particulièrement envie, mais il va bien falloir s'y mettre...
Jacques nous propose un itinéraire qui retarde encore un peu le moment fatidique : rouler au sud-ouest vers les gorges du Doubs, rejoindre l'EV6 (la célèbre véloroute qui va de l'Atlantique à la mer noire), passer par Besançon et ensuite seulement mettre le cap à l'ouest.
La route que j'avais envisagée pour le retour était plus directe, mais vu de haut sur la carte ça ne semble pas faire une grosse différence. Donc c'est d'accord. D'autant que Jacques se propose de nous accompagner !
Seulement voilà : la Haute-Saône, c'est tout sauf plat. Avant d'arriver à la mythique véloroute, il y a encore pas mal de " croûtes " !
Dans les montées, Béatrice découvre les joies du vélo " avec assistance ". Jacques pousse d'une main Séraphine qui soudain s'envole. Maintenant, c'est moi qui suit en queue de peloton ! Rouletabille en est tout vexé...
Encore quelques croûtes, et c'est la magnifique plongée dans les gorges du Doubs. Après quelques kilomètres tranquilles et un dernier pique-nique, Jacques nous quitte et rentre à Vesoul. Fini le vélo avec assistance.
Petits mots Doubs
Mardi 13/9
Étape tranquille le long du Doubs. À Besançon, la véloroute passe sous la citadelle, par un singulier tunnel fluvial, creusé à la fin du 19ème siècle. En passant par là on évite complètement la ville. Nous la visiterons une autre fois.
Un peu plus loin, un autre tunnel : la percée de Thoraise. Il y a une douche à l'entrée. Une mesure anti-covid pour désinfecter les bateaux ? A moins que ce ne soient les larmes de la statue de la sainte Vierge posée juste au-dessus ?
Vérifications faites auprès de Wikipédia, il s'agit d'une œuvre d'art... Ah ? bon. Si Wikipédia le dit...
Pasteur y est né
Mercredi 14/9
L'EV6 nous conduit gentiment le long du Doubs jusqu'à Dôle.
Dôle est la ville natale de Pasteur. Et elle n'en fait pas tout un plat. La maison où est né le grand homme est bien cachée dans une ruelle.
Les grains se succèdent tandis que nous visitons le petit musée, tout à la gloire de son illustre occupant. On comprend que Louis Pasteur n'est pas seulement le grand découvreur de la microbiologie. C'était un vrai scientifique, à la fois intuitif et méthodique. Et aussi un homme de son siècle, soucieux de son image et avide de notoriété.
SNCF + Train + vélo = galère...
Le temps est toujours incertain, alors nous décidons de mettre les bottes de 7 lieues et de sauter par-dessus la Bourgogne en train. On y est déjà allé il y a deux ans et on n'a surtout pas envie de la traverser dans le sens de la largeur, et sous la pluie, en plus ! On s'est trop habitué au ciel bleu et aux douces véloroutes le long des canaux et rivières !
Rien de bien compliqué au départ : aller de Dôle à Montbard, avec un changement à Dijon.
Oui mais il y a la SNCF...
Nous arrivons très tôt à la gare, car Séraph' et Rouletab’ sont un peu plus encombrants que des vélos lambda. Ils risquent de ne pas entrer dans les ascenseurs... Quand ascenseurs il y a !
1ère galère...
Mais à Dôle, il n'y a pas. Alors il faut décrocher toutes les sacoches, descendre le vélo par l'escalier et le remonter de même sur l'autre quai, remettre les sacoches, faire pareil avec l'autre vélo.
2ème galère...
À Dijon, la contrôleuse nous empêche de monter dans le TER. Plus de place pour les vélos. " Et de toutes façons les vélos comme ça c'est interdit ". Paf. Voilà ce que c'est de faire les originaux !
Inutile d'insister, nous regardons partir le train, et avec lui l'espoir d'une belle après-midi tranquille au camping de Montbard.
Nous tentons de nous expliquer auprès des agents de quai. Ils nous disent qu'il fallait réserver. Le dialogue de sourd commence. Nous parlons à des képis.
- Au guichet on nous a dit que la réservation n'était pas obligatoire.
- Si, si, allez voir sur Internet.
- On a fait ça aussi. SNCF Connect ne propose pas la réservation des vélos sur les TER
- Il faut réserver en même temps que les billets
- Je vous répète qu'au guichet on nous a dit que ce n'était pas nécessaire.
- Ah ben nous on est agents de quai. On n'est pas à la vente !
- Comment on fait alors ?
- Au revoir Messieurs-Dames, bon voyage.
On a fini par trouver (sans l'aide de personne) que :
- effectivement la réservation est obligatoire sur certaines lignes de TER en direction de Paris
- ça dépend des heures
- ça dépend des régions
- on ne peut pas réserver le vélo en même temps que le billet
- il faut acheter son billet normalement puis aller sur un site spécial pour réserver les vélos
- le site pour la réservation des vélos n'est pas le même selon les régions
- les tricycles, triporteurs, tandems et remorques sont interdits*
* Vous aurez noté que les vélos couchés ne sont pas dans la liste... hé, hé...
Version courte : comment dissuader les usagers qui croient au développement des transports bas-carbone...
Mme Borne, notre première ministre, veut faire de la france " une nation du vélo ". Je lui suggère, si ce n'est déjà fait, d'envoyer les têtes pensantes de la SNCF en voyage d'études à Copenhague...
Deux heures et deux trains plus tard, nous montons enfin dans le train pour Montbard, après avoir effectué toutes les démarches nécessaires, et peaufiné notre argumentaire, au cas où nous aurions affaire à un képi mal informé. En voyant nos montures encombrer la plate-forme, le contrôleur a fait un peu la tête. Nous, on a fait profil bas. Pas envie de descendre à la prochaine gare...
3ème galère...
Et, à Montbard : " Messieurs-Dames s'il vous plaît ! L'ascenseur est interdit aux vélos ! ".}
=> Voir galère nº1...
De vallée à vallée par Avallon
Jeudi 15/9
Aujourd'hui, nous passons du canal de la Bourgogne (Montbard) à celui du Nivernais (Merry-sur-Yonne), en passant par Avallon. Et avec tout ça : des croûtes et de la pluie.
On pensait avoir évité le Morvan, mais il faut croire qu'il en restait quelques bouts. Et aussi de l'eau de là-haut... Ce sera une de nos plus dures étapes, en longueur, en dénivelé et en humidité...
Un vieux château tout neuf
Vendredi 16/9
50 km seulement aujourd'hui, encore plus durs que la veille. Des croûtes, pas de pluie, mais une petite bise de nord qui nous glace dès qu'on s'arrête : voilà le plat du jour.
Nous sommes à Guédelon.
Guédelon, c'est un projet fou et une belle aventure collective : construire à partir de rien un authentique château médiéval avec des matériaux trouvés sur place, en n'utilisant que les techniques et les outils de l'époque. Commencé en 1997, il n'est pas encore terminé.
Éparpillés tout autour du chantier, tous les corps de métier : carriers, tailleurs de pierre, chauliers, maçons, charpentier, teinturiers... plus ou moins en costume d'époque (mais avec chaussures de sécurité...)
Un anachronisme plutôt réconfortant : le 21ème siècle est encore encore capable de lenteur...
Encore une semaine !
Samedi 17/9
Aprés Guédelon, nous avons décidé de rejoindre la Loire le plus directement possible.
La Loire... C'est presque chez nous ! Ou du moins c'est connecté à chez nous.
On prend brutalement conscience que la fin du parcours est proche...
Quand vous retournerez à Nancy, il y aura toujours un hébergement sur pontam ! On vous suit ! Signés jean Luc, Laurence, et Anne Marie
RépondreSupprimerHello, je vois que vous êtes en Sarthe au moment ou je lis ce CR, j'avais l'intention de vous rejoindre mais cela ne sera pas possible !!! nous allons à Nantes pour gérer le logement de Louise qui est partie au Canada pour 2 ans .... A bientôt !!! Polbec
RépondreSupprimerMagnifique récit - nous avons passé un beau moment avec vous à Vesoul - et bisous à vous 2 - Les Jeanpierre
RépondreSupprimerJe regarde les photos, c'est superbe et ça donne envie
RépondreSupprimerBravo à vous deux
Claude et Maryline (les copains de Sylvie et Jacques qui étaient au slow-Up le 11/09)
De bons souvenirs de la journée passée ensemble au slow-up le 11/09 de la part de Anne et Pascal , Bravo à Vous
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