Joséphine et Rouletabille
Ça y'est : Le Nazca vert a un nom !
Il s'appelle Rouletabille. Merci pour les propositions !
Pourquoi Rouletabille ? Béatrice m'a suggéré de chercher un nom de reporter. Alors je cherche un reporter célèbre et je pense au héros de Gaston Leroux. Rouletabille est un reporter (=> donc voyageur). Il se prénomme Joseph (=> assonance avec Séraphine), et dans un vélo y'a plein de billes... Ça fait trois bonnes raisons.
Et, quatrièmement, parce que ça sonne bien : Séraphine et Rouletabille.
Ça pourrait faire toute une collection, genre bibliothèque verte / rose : Joséphine et Rouletabille font du vélo, Joséphine et Rouletabille en Roumanie, Joséphine et Rouletabille en Espagne, etc... etc... Inépuisable ! Il va nous falloir des années !
Bucolique Belgique
Reprenons le chemin...
La Belgique, nous l'avons traversée comme on boit une bière de soif : d'un trait.
Bruges et Gand auraient pu faire de belles étapes, mais nous avions notre compte de grandes villes et ne voulions pas non plus traverser tout le chapelet de grosses stations balnéaires de la mer du Nord. On y a déjà un peu goûté en 2018 (voir le blog Fromage et moules frites).
Nous avons donc mis le cap plein nord, en louvoyant sur de petites routes tranquilles, le plus souvent le long de canaux. En 1,5 jour nous sommes arrivés à Breskens, sur l'embouchure de l'Escaut. C'est une petite station balnéaire déjà hollandaise, tranquille en cette saison. Nous étions déjà venus ici en 2018. On y prend un ferry pour traverser l'Escaut.
Pas de frontière entre la Belgique et la Hollande, et un système vélo encore meilleur : réseau cyclable au top, code de la route équilibré, conducteurs attentifs, le bonheur... On va en reparler.
Hollande, le pays PRO
Trois mots pour décrire la Hollande : Propre, Rectiligne, Organisé.
Nous abordons la traversée de la Hollande par la province de Zélande. C'est là qu'il y a toutes les grandes métropoles : Rotterdam, La Haye, Amsterdam. Nous essayons de les éviter, sans toujours y parvenir.
Entre La Haye et Rotterdam, un pont en travaux nous oblige à un grand détour par le port. Même dans cette ambiance très industrielle, le cheminement cyclable est irréprochable, une fois qu'on a compris le fonctionnement des déviations. La pilule est assez facile à avaler. On en verra d'autres.
Tout cela crée une ambiance calme et reposante, que renforce encore la circulation apaisée par l'omniprésence des cyclistes.
Merci à tous ceux qui fleurissent leur maison et tondent leur pelouse pour le plaisir de nos yeux ! (et - j'espère - pour leur plaisir à eux aussi).
Agro-industrie
La campagne est à l'image des villes. Les bâtiments agricoles sont en parfait état. Tout est ordonné, bien rangé, propre. Les engins agricoles sont récents. Ce sont des monstres. Pas un pouce de terrain n'est laissé à l'abandon. La terre est fine et grasse. On dirait du marc de café. Les vaches laitières se comptent par centaines. Les fréquentes odeurs de lisier, ou d'autres engrais moins naturels, finissent de nous ramènent à la réalité : ici, on ne fait pas dans le romantisme. On produit. Sans état d'âme...
Campings bij de boer
Pour le camping, si l'on veut éviter les concentrations de mobil-home, il faut chercher les " mini-campings ", ou les campings " bij de boer ". Littéralement : chez le fermier. On a droit à une étendue de gazon et des sanitaires ultra-propres quoique parfois rudimentaires. Pour payer, c'est toujours en espèces et jamais de facture... Les affaires sont les affaires !
Notre meilleur souvenir : le camping Van Netten à Gaastmeer dans le Waterland.
On y arrive après la traversée d'un petit canal sur un mini-bac. Les hollandais appellent cela un pont. 1 € la traversée.
Le camping est juste de l'autre côté. En fait, c'est la même famille qui s'occupe du mini-bac, de la ferme et du camping.
La dame nous fait passer le canal et nous accueille du mieux qu'elle peut, malgré son anglais très lointain. Elle a envie de bien faire et ça se sent.
Et c'est à peine plus cher qu'un camping municipal français : 12 €. Pas de carte de crédit, pas de facture, pas de trace...
Au standard hollandais, c'est une petite exploitation : 50 vaches laitieres. mais apparemment, avec le mini-bac et le mini-camping, cela suffit à faire vivre toute la famille. Le mini-camping, c'est le beurre dans les épinards : Un simple terrain bien tondu, un sanitaire installé dans le hangar des machines agricoles... Et tout le monde est content !
Le paradis des cyclistes existe !
En Hollande, il n'y a pas d'aménagement routier qui ne prévoit le cheminement des vélos. A se demander si ce n'est pas écrit dans la constitution !
Seules les voies rapides sont réservées aux automobiles. La plupart des routes de campagne sont doublées d'une piste cyclable. Au pire, il y a deux larges bordures peintes en rose et une voie unique pour les voitures.
En ville, c'est un peu plus confus. La piste devient progressivement trottoir, puis le trottoir se fait plus étroit. On ne sait pas toujours où se mettre. Mais rouler à vélo sur les trottoirs ne semble pas poser de problème.
Pour se repérer dans le réseau cyclable, c'est simple (quand on a compris !) : Chaque carrefour porte un numéro, inscrit sur un poteau. Et sur le poteau il y a les numéros des prochains carrefours dans chaque direction. Pour aller quelque part, il suffit de noter les numéros dans l'ordre. C'est un GPS papier-crayon, sans les satellites !
(Bon, j'avoue : je préfère quand même mon Garmin. C'est plus reposant.)
Les règles de circulation font une large place au vélo. Les franchissements de carrefours sont toujours prévus, y compris au 9moyen de tunnels réservés, si nécessaire.
Mais quelle que soit la qualité de l'aménagement, l'essentiel est ailleurs : Les automobilistes sont aussi cyclistes et vice-versa. Alors chacun comprend l'autre et anticipe son comportement. Le respect de l'autre est total et réciproque.
Seule condition pour que tout se passe bien : être à sa place et respecter les règles.
Et hop ! Tout le monde à vélo !
Depuis nos sièges surbaissés, nous observons le va-et-vient quotidien des vélos.
Le matin, il y a les vélotafeurs. Ceux qui vont au boulot a vélo. Enfin, on imagine, parce qu'à l'heure où on part ils sont déjà tous arrivés... On les croise plutôt en fin d'après-midi.
Vers midi il y a les sportifs. Taillés comme des sauterelles sur des vélos tout carbone. Visage fermé, ils vont comme des fous par pelotons entiers sur des pistes trop étroites pour eux. Quand on les croise, il faut rester concentrés. Ça passe tout juste. Séraphine et Rouletabille doivent serrer les fesses...
Et puis l'après-midi, les couples de promeneurs retraités, dignes et biens droits sur leur vélo électrique. Ils avancent tranquillement, parfois souriants, souvent étonnés de croiser ces engins qui ne ressemblent à rien de connu (et pourtant Rouletabille est né en Hollande).
Chère Monique...
Nous sommes arrivés tout en haut du pays, et nous prenons une journée de repos sur l'île de Schiermonnikoog, une des îles de la Frise. Le point culminant est à 4 mètres au dessus du niveau de la mer. Dans ce pays majoritairement fait de polders et de mers intérieures, on peut en conclure qu'on est sur un des points culminants...
Schiermonnikoog est une île de sable et de près salés. C'est un parc national et - d'après quelqu'un avec qui nous avons discuté - un des rares endroits vraiment naturels du pays.
C'est aussi une halte reposante pour les oiseaux migrateurs. On y a vu beaucoup d'oies et quelques autres espèces. C'est donc tout à fait ce qu'il fallait aux oiseaux que nous sommes ! D'autant que la météo, pour une fois mitigée, nous a contraint à l'inactivité.
Nous reprenons la route pour dérouler nos derniers kilomètres hollandais. Nous les voulons les plus champêtres possible, pour savourer encore un peu ce pays où l'on prend le temps de bien faire les choses..
Vendredi 20 mai.
Pluie continue depuis 17 heures. Au camping où nous arrêtons, nous commençons à déplier la tente sous la pluie battante. La dame revient nous voir et a pitié de nous : elle nous ouvre un petit bungalow. Merci !
Je le dis souvent : Les meilleures choses qui nous arrivent sont celles qu'on n'a pas prévu. Ce hasard qu'on devrait toujours appeler la chance...
P'tit récap...
- samedi 14 mai - 88 km - Rockanje - Noordwijk
- dimanche 15 mai - 60 km - Noordwijk - Alkmaar
- lundi 16 mai - 66 km - Alkmaar - Gaastmeer
- mardi 17 mai - 68 km - Gaastmeer - Ryptsjerk
- mercredi 18 mai - 48 km - Ryptsjerk - Schiermonnikoog
- jeudi 19 mai - 23 km - Repos à Schiermonnikoog
- vendredi 20 mai - 68 km - Schiermonnikoog - Siddeburen
Merci pour le partage , cela me rappel une ballade moto faite à Giethoorn,
RépondreSupprimerSi vous avez l’occasion , arrêtez vous c’est super sympa …
Bonne route
PolBec
J'adore les croquis à l'aquarelle !!! Je vais m'y mettre aussi !
RépondreSupprimerAlors ? As-tu commencé ?
SupprimerBonjour Quynh, Fais toi plaisir ! Tu as certainement pleins d'idées de croquis...
SupprimerToujours un bon et doux moment de lecture
RépondreSupprimerEt jolies aquarelles !
Merci à vous deux
... et Sylvie dans celles de Séraphine ?
RépondreSupprimerMerci Bertrand !
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