27 - Le beau métier


Dimanche 21/8

Aujourd'hui, nous mettons nos habits de facteur (au figuré). Nous sommes à Hessisch-Oldendorf avec un courrier à délivrer.

La lettre d'Huguette est pour Rosy, son ancienne correspondante allemande. Elles se sont peu vues et se sont peu écrit au cours de toutes ces années...

Ce courrier est l'occasion pour Huguette de renouer une relation distendue.

Dimanche matin, nous sonnons à la porte. Une jeune fille nous ouvre. Elle nous explique que Rosy n'est pas là. " Elle rentre aujourd'hui ou demain ", nous dit-elle.

Nous lui expliquons la démarche et laissons nos coordonnées...

Désappointés mais pas démontés, on décide de tout faire pour pouvoir donner ce courrier en main propre, comme le veut le code d'honneur des facteurs humains.

Nous resterons donc dans le coin au moins jusqu'à demain.

Quoi faire en attendant ? Il y a un site d'observation d'oiseaux migrateurs et une petite ville un peu plus loin, à 15 km. Allons-y...



Il faut d'abord traverser la Weser. Le petit bac de Grossenwieden est assez spécial : Il n'a pas de moteur. Il traverse la rivière en s'orientant par rapport au courant. Astucieux... On verra plus tard que la plupart des bacs de la Weser fonctionnent sur ce principe.


Rinteln est une jolie petite ville assez animée, même en ce dimanche. Nous nous attardons, nous flânons dans les rues, nous avons toute l'après-midi. Et grosse glace à l'italienne pour conclure la visite.





L'après-midi s'avance. Nous nous dirigeons vers un camping, à quelques kilomètres. C'est un vaste camping, type " village vacances ", avec caravanes enracinées. Mais la place réservée aux toiles de tentes est déserte. On ne demande pas mieux. 

Il y a juste la voie ferrée à 20 mètres, avec un train toutes les demi-heures. Ce n'est pas pire que les rugissements de moteur, et au moins les trains ne roulent pas la nuit...

Pas de lampadaire, nuit claire et sans lune : la voie lactée est au programme de cette nuit. C'est si rare, profitons-en !

Pas de nouvelle de Rosy.

Lundi 22/8

Nous nous levons et déroulons le petit protocole du matin, réglé comme du papier à musique : rangement des affaires, dégonflage des matelas, petit déj', pliage de la tente, remplissage des gourdes et c'est parti.

Nous refaisons la route dans l'autre sens, vers Hessisch-Oldendorf. 

Toujours pas de nouvelles de Rosy.

Au pire, nous mettrons la lettre dans la boîte, comme à Hambourg. Pourtant, se serait trop bête de se manquer pour si peu...

Mon téléphone sonne. Le numéro commence par +49 : c'est elle ! Je lui explique la situation, sans lui dire d'où vient ce courrier... Mais elle le devine ! 

Une demi-heure plus tard nous sommes devant sa maison. Ouf ! Mission accomplie !

Rosy était en voyage dans le nord de la Hollande et vient de rentrer. C'était son anniversaire hier. Nous bavardons et nous trinquons avec le reste du vin pétillant...

Elle s'excuse de ne pas avoir écrit à Huguette plus souvent, mais Huguette nous avait dit la même chose ! 

Peu importe, au moins les fils sont renoués.

On se quitte. Nous lui promettons de convaincre Huguette et Daniel de venir ici avec leur bicyclette : La véloroute de la Weser est paraît-il la deuxième plus belle d'Allemagne.

Message personnel pour Huguette, Daniel : vous savez ce qu'il vous reste à faire...

Nous repartons avec la satisfaction du devoir accompli !

Le beau métier...

Avec des si...

SI Huguette ne nous avait pas remis un courrier pour sa correspondante, nous n'aurions pas fait le détour par Hessisch-Oldendorf.

SI Rosy avait été chez elle à notre premier passage dimanche, nous ne serions pas resté et nous n'aurions pas visité Rinteln...

Voilà comment le hasard fait le voyage...

Seraph' et Rouletab' unis pour la vie...

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Commentaires

  1. Le temps de l'attente n'est pas un temps libre mais le temps de la liberté. Le "just'à temps" de notre société consumériste ne nous aurait-il pas enfermé ?

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