04 - Le petit diable avec nous...

Je bouine, tu bouines, nous bouinons...

Dans moins d'une semaine, le départ. 

Les vélos sont prêts, les bagages aussi

Quoi emporter ? Quoi laisser ? On ne peut pas tout prendre, il faut choisir. C'est un jeu !

Ambiance...

On tasse, on prend, on met de côté, on change d'avis, on bourre les sacoches, on les vide, on étale tout par terre pour voir comment ça fait, on recommence... Bref : on bouine, comme on dit par chez nous. Et on adore ça !

Le verbe bouiner n'a pas d'existence officielle. Son sens dépend de qui l'emploie. Pour nous, c'est faire et défaire, tourner en rond, et y prendre plaisir : voilà comment on prépare nos bagages ! C'est tout sauf une corvée...

« On ne sait jamais » : Voilà un mantra doté d'un grand pouvoir, le pouvoir d'exploser les sacoches. A invoquer avec modération quand la place est comptée : « prenons ça, on ne sait jamais... et encore ça, on ne sait jamais »... 

Le petit diable (celui qui est dans les détails) rigole. Il s'en donne à cœur joie et nous susurre dans les oreilles : « On ne sait jamais ! ... On ne sait jamais ! ... hi hi ! » ... et on se retrouve avec une tonne de chose dont on sait bien, au fond, qu'elles ne serviront pas.


Petite anecdote : en 2014, nous avions emporté tellement de choses inutiles que nous avons dû, en cours de route, renvoyer un colis chez nos parents. On ne les avait pas prévenus, ils ont cru qu'il nous était arrivé malheur...

Le chargement d'un vélo est un casse-tête amusant. Préparer ses bagages, c'est jubilatoire... c'est du bonheur ! C'est un va-et-vient continu entre les sacoches et les armoires. On prend, on repose, on change d'avis, on re-change d'avis. « Non, finalement non... et puis si... » 

C'est une façon d'être à fond déjà dans le voyage : Il faut se projeter et visualiser l'usage que l'on fera (ou pas) de telle ou telle chose... et choisir ! Dis-moi ce que tu emportes et je te dirai qui tu es...

Jusqu'à présent, nos voyages étaient courts et on n'emportait que les vêtements adaptés à la période. Là, nous allons rouler du printemps jusqu'à la fin de l'été, vers le nord, dans des pays qui ne sont pas réputés pour leurs étés torrides, mais qui peuvent cependant connaître des épisodes de chaleur. Il faut du chaud, du léger, de l'imperméable... de tout !

Pour choisir les vêtements, c'est la technique dite de la pelure d'oignon, bien connue des voyageurs : Opter pour plusieurs vêtements légers qu'on peut porter les uns au dessus des autres. On peut alors réguler finement la température corporelle pour éviter de transpirer (vital lorsqu'il fait froid). 

La « maison » proprement dite est une toile de tente 3 places de type tunnel, plutôt grande. En cas d'intempéries, on y entre toutes nos affaires, on y fait la cuisine et on y mange. 


Et puis il y a les outils. Paradoxalement, on crève assez peu, mais d'autres pannes peuvent nous immobiliser. Et sur une si longue durée, il peut y avoir de l'usure. Alors il faut prendre un peu plus que la petite trousse habituelle, même si cela ne servira probablement pas.


Sans oublier tous les bazars électroniques : appareil photo, liseuse, téléphone, tablette, GPS, câbles divers, batteries supplémentaires, etc... Faut vivre avec son temps !

Maintenant que tout est choisi, on passe au Tetris : il s'agit de tout faire rentrer dans les sacoches, si possible d'une façon un peu rationnelle, pour ne pas tout déballer à chaque fois qu'on cherche quelque chose... Et il faut penser à garder de la place pour la nourriture !

Nous savons par expérience que dans les premiers jours du voyage, chaque chose trouvera sa place et n'en bougera plus. Savoir instantanément quelle sacoche ouvrir pour y trouver quoi, c'est important pour la sérénité du voyageur.

Tout cumulé, les sacoches de nos 2 vélos font à peu près 150 litres. l'équivalent de deux gros sacs à dos. Dit comme ça, ça parait beaucoup, mais c'est très vite plein. Alors pour gagner de la place, on utilise des poches à compression : une fois la poche bien fermée, une petite valve permet de chasser l'air. Nos affaires sont littéralement emballées sous vide. Un vrai petit miracle !

Et quand c'est terminé, le pesage...  A vélo, chaque kilo en plus rapproche le moment où monter devient impossible. Alors on pèse tout, on compare le poids de tel ou tel vêtement. Les petits grammes font les grands kilos. Tout est passé en revue, il faut éliminer le superflu (si, si, il en reste toujours !) et faire taire le petit diable...

 Notre maison pour 5 mois...

Verdict : 27 kilos pour Alain, et 16 Kilos pour Béatrice.

Nos petites astuces

  • La barre de poussée : Sur les mauvais chemins ou les pentes un peu trop raides, on s'attend à devoir pousser. Sauf que pousser un vélo couché par son guidon, ce n'est pas très aisé. Alors Béatrice à eu l'idée d'ajouter une barre transversale derrière le dossier. Idée : Béatrice. Conception et réalisation : Alain. 
  • Les sandales de vélo : Les chaussures spéciales vélo sont toujours trop chaudes, ou pas assez, trop serrées, ou pas assez. Et de toute façon s'il pleut on a les pieds trempés. Un jour d'hiver, un cycliste de passage à la maison nous a vanté les sandales qu'il utilise en toutes saisons. C'est la technique de la pelure d'oignon appliquée aux pieds : on met autant de paire de chaussettes que nécessaire, y compris des chaussettes étanches le cas échéant. Suffit de prendre une pointure au dessus. Bien entendu, on peut y fixer les cales pour les pédales auto (indispensables en vélo couché).
  • La pince Knipex à becs parallèles : Elle remplace à la fois pince multiprise, clé à molette et toutes les clés plates auxquelles on n'a pas pensé. Même si elle pèse lourd, ça vaut le coup.
  • Clé de 15 raccourcie : Indispensable pour démonter ma roue arrière. Pourquoi raccourcie ? pour réduire le poids ! (et oui, on en est là...). Et pour avoir le bras de levier nécessaire, je la serre avec la pince Knipex.
  • Mini démonte-roue libre : Un rayon cassé côté cassette, c'est la tuile... pour démonter la cassette il faut un outil spécifique plus un deuxième outil pour bloquer les pignons. Trop lourd, trop volumineux. Un jour, par hasard, j'ai trouvé ce mini outil censé pouvoir démonter une cassette en se servant du blocage rapide et des pédales. Je ne m'en suis jamais servi. J'espère que ça marchera..
  • Colliers Rilsan réutilisables : On les appelle aussi Colson. C'est fou ce qu'on peut réparer avec ces petites colliers en plastique. Ici, par exemple, la réparation d'une boucle de sacoche arrachée. Il en existe aussi des réutilisables, plus difficiles à trouver. J'en ai toujours un petit stock. 
  • Sac plastique épais et petites mousses pour s'asseoir : Le sac nous sert de nappe. Nous n'emportons ni table ni chaises. Cet équipement très léger nous permet de manger par terre dans des conditions de propreté acceptables. C'est bon pour le moral. Le sac - toujours le même - est de tous nos voyages depuis plusieurs années. Comme son nom l'indique ...

  • Inséparables : Béatrice et moi nous ne roulons pas à la même vitesse. Alors pour ne pas se perdre l'un l'autre, on prend des garanties : Je transporte la cuisine... et Béatrice la nourriture ! Accord mutuellement profitable !

Le vélo d'Alain

Séraphine est prête !

Et voilà le résultat coté Béatrice : (le petit diable en rit encore...)




Mais qui est Séraphine ?
Béatrice nous l'dira,
A moins qu'on le devine :
C'est l'Azub magenta !



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Commentaires

  1. J'aime bien les dessins à l'aquarelle... la carte a été dessinée par Béatrice ?

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  2. Ah comme j'aimerais être votre appareil photo et voyager avec vous à la découverte de beaux paysages. En attendant, je ne suis que ces mots qui vous souhaitent...Bon voyage

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    1. Je suis un cyclo admiratif de ce que vous faîtes et je vous suis depuis plusieurs années.
      Un cyclo du CCLM

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  3. bonne balade (de 5000 km!) ,bon vent(pas trop ou de dos) et surtout profitez bien de tous ces moments.

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  4. Le vent s'est trompé. Il a été face à nous ! Merci Marie-Christine

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