Mercredi 3/8
Nous quittons ce matin notre joli B&B, bien reposés. Un vrai lit de temps en temps, quand même, ça fait plaisir.
Dormir dans une chambre, sur un bon matelas, c'est une évidence, c'est banal, on n'y pense plus. Pour nous en ce moment c'est un petit bonheur...
Notre itinéraire descend vers le sud en longeant la côte est du Jutland. On descend... Oui, mais le vent, lui, remonte !!!
À croire que Njörd (le dieu du vent scandinave) nous épie, espiègle, de là-haut dans ses nuages. Pourtant, on ne lui a rien fait !
Pour tout vous dire, ce côté du Jutland est un peu monotone. La route suit la côte. C'est tout droit. C'est plat. Le vent souffle de face. Alors on attend que ça se passe, calés dans nos chaises longues à roulettes.
A midi, bonne surprise ! Arrêt dans une supérette de campagne comme on les aime : accueil sympathique, petit salon de thé, bien au chaud, toilettes et tout... Ne jamais désespérer.
Un bon concept à reprendre chez nous (on y viendra on y viendra...).
Et ce soir, encore un super-camping à la danoise. Cette fois, il y a carrément une salle de bain familiale, avec deux douches. Mieux qu'à la maison !
Et petite attention bien agréable pour nous : un espace réservé aux vélos, sans voitures ni camping-cars.
Le retour à la réalité des campings français risque de nous faire un choc.
Jeudi 4/8
Encore du vent, toujours du vent...
Nous bifurquons vers la campagne avant qu'il ne soit trop tard, car il n'y a pas de ferry à l'embouchure du Mariagerfjord. Il faut aller chercher un pont 15 km en amont.
Et pendant que nous sautons les plis de la campagne mal repassée, le temps tourne à l'orage...
Nous roulons maintenant plein est, pour trouver aussi vite que possible le petit ferry à câble du Randersfjord. Au moins cette fois le vent nous pousse. Malgré tout l'orage nous rattrape. Il faut mettre la capote 1km avant d'arriver...
Au débarcadère du ferry, entre deux averses, un cyclo-voyageur suisse nous interpelle : " Si vous voulez, il y a des abris ici. Vous pouvez y passer la nuit, c'est gratuit. Il faut juste mettre 20 kr (3€) dans la boîte si vous voulez utiliser la douche et la cuisine. "
1 : Un abri gratuit. 2 : avec cuisine équipée. 3 : Dehors c'est l'orage... Trois bonnes raisons. La décision est vite prise. Il est 14h30. On s'arrête là.
Petite étape mais tant pis. On fera mieux demain.
Après avoir installé notre couchage dans le dernier abri disponible, nous nous installons dans la cuisine. Les averses se succèdent, la pluie frappe les carreaux, le tonnerre gronde. Nous sommes au sec. Petit bonheur encore...
... Et il y a même juste à côté une baraque à hamburgers. Encore une soirée régressive en perspective !
Et le soir le soleil est revenu :
Bucolique étape
Encore environ 70 km jusqu'à Aarhus. Nous ne suivons plus la trace que j'avais préparée. Trop de grandes routes, et pas toujours avec piste cyclable. C'est qu'on s'habitue au confort !
Alors nous naviguons à vue, à travers la campagne ensoleillée, en suivant plus ou moins des itinéraires balisés, quand il y en a, et tant qu'ils vont vers le sud.
Si le cyclo-voyageur suisse d'hier ne nous avait pas arrêtés à la sortie du ferry, nous aurions poursuivi notre route et traversé cette jolie campagne sous l'orage. C'eût été dommage. Voyez comme le hasard fait (presque) toujours bien les choses...
A midi, déjeuner en compagnie des morts, dans un cimetière danois, qui n'est en fait que le jardin autour de l'église. Ici pas de monumentales pierres tombales en marbre, juste des stèles dans des petits carrés de verdure entourés de mini-haies. C'est agréable. Je ne sais pas pour les défunts mais nous on s'y sent bien.
Aarhus en pente douce
Plus nous approchons d'Aarhus, plus les ondulations du terrain se font profondes. Même le Garmin s'en aperçoit et commence à décompter du dénivelé de façon plus réaliste. Les innombrables cassures de la pente mettent nos cuisses à rude épreuve.
Aarhus est une grande ville (la deuxième plus grande du Danemark, 1,5 millions d'habitants sur l'agglo). Nous cherchons à l'aborder en évitant autant que possible les grands axes, ce qui n'arrange pas nos affaires. De toute façon, le camping de ce soir est à 8 km du centre. On gardera le reste pour demain.
Au fait : on est à 90 mètres d'altitude. Vu que le point culminant du pays est à 172 mètres, c'est comme si on était - toutes proportions gardées, en haut du Galibier !
Passons sur le camping, toujours aussi... Danois ! Ah si, encore un truc plus fou que fou : les sanitaires et la cuisine sont chauffés... Et les portes ouvertes ! En plein mois d'août ! Alors qu'une pénurie de gaz et de pétrole s'annonce pour l'hiver prochain ! Bon, je sais, les danois sont auto-suffisants en gaz, mais ce n'est pas une raison ! Ce qui est consommé est perdu à jamais ! Poutine doit bien rigoler...
Samedi 6/8
Encore quelques bosses à franchir avant la longue descente finale vers Aarhus.
Pour commencer, passage à la boulangerie " La Cabra ", où nous déposons un des CV d'Alice. Nous n'avons pas eu l'occasion de parler au manager. Espérons que sa lettre de candidature parlera d'elle-même...
Beaucoup de choses à voir à Aarhus. Nous choisissons de visiter " Den gamle by " (le vieux village). C'est une reconstruction - j'ai bien dit reconstruction et non pas reconstitution - d'une ville danoise sur plusieurs époques, du 17ème au 20ème siècle. On aurait pu s'attendre à des maisons de poupée factices, mais pas du tout. Ce sont de vrais bâtiments, restaurés ou reconstruits, aménagés et décorés à l'identique, avec des objets d'époque. On entre dans les maisons, dans les échoppes des métiers. Y'a même la poussière. Dans l'atelier du mécanicien année 1920 ça sent l'huile. Dans le bureau de la téléphoniste on peut encore passer un coup de fil à l'ancienne : s'il vous plaît je voudrais le 5 à Contilly, dit Béatrice, qui se souvient avoir connu cette époque. Bien entendu, on est plus touchés par le quartier " années 70 ", qui nous rappelle des souvenirs pas si lointains.
Retour vers le centre ville, par la rue Møllestein, bordée de charmante petites bicoques toutes colorées.
Sur le vélo de Béatrice nous trouvons un gentil mot des suisses que nous avions rencontres quelques jours avant.
Nous voulons visiter la cathédrale. Malheureusement, elle est interdite aux touristes pour cause d'office religieux. Nous jetons un oeil dans la nef, qui est vide. Mais rien à faire, on se fait éconduire par un sbire pas très poli. À sa décharge, nous ne sommes certainement pas les premiers à tenter de forcer l'entrée.
Un peu vexés, nous décidons de filer directement au port où nous devons prendre le ferry qui va nous emmener sur Sjaeland, l'île la plus peuplée du pays, où se trouve Copenhague.
Bonjour Jehanne et Félix,
RépondreSupprimerOn était effectivement très contents de vous lire. Nous avons regardé autour si vos vélos étaient près des nôtres...
Belle rencontre !
Bonne reprise à vous 2 et peut-être à une autre fois dans une histoire de vélo...
Bravos Béatrice pour les aquarelles 👏
RépondreSupprimerBonne route à tous les deux. Bises
Maryse
Hello , nous a Aahrus nous avons fait la découverte d’un nouveau quartier : L’iceberg .
RépondreSupprimerImpressionnant mais nous nous y verrions pas vivre !!!
Les Becs
Merci pour ces photos très originales d'Aarhus et les belles aquarelles de Béa !
RépondreSupprimerJacques